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 {*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%]

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Blythe A. Kingsley
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Blythe A. Kingsley

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{*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] EmptyVen 30 Avr - 19:51



Blythe Ann
...KINGSLEY


{*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] 70248101
Carte d'identité;




Nom; Kingsley
Prénom(s); Blythe Ann
Age; 17 ans en apparence, mais 895 en réalité. Voilà qui fait un paquet de bougies n’est-ce pas ?
Date de naissance; 6 Mai 1115, une journée de printemps inoubliable pour sa famille Kingsley.
Lieu de naissance; La demeure Kingsley, sur ses terres, connues maintenant sous le nom d’Oxfordshire
Nationalité; Anglaise
Lieu de résidence; Underway depuis peu. L’Europe commençait à m’ennuyer !
Profession; Aucune, en presque 900 ans Blythe a amassée une fortune assez conséquente.
Nature; Vampire, anciennement sorcière. Comme la vie peut être imprévisible parfois n’est-ce pas ?
Pouvoirs; Télépathie avancée, même si cela entraine quelques effets secondaires…
Clan; Neutre depuis plusieurs siècles.


I want to see you;


    Blythe est, disons le, une belle jeune femme. Elle a des yeux vert profonds et magnifiques aux paupières lourdes et envoûtantes et un sourire merveilleux, tout deux hérités de sa mère. Elle possède un sourire franc, sincère et magnifique dont Mrs Kingsley lui a également fait don qui illumine son visage et qui, parfois, se fait moqueur ou amusé mais inconditionnellement rayonnant. Son faciès allongé est encadré par de longs cheveux bruns, fins, souples et soyeux qu’elle peut coiffer de n’importe quelle manière et qui lui tombent jusqu'à la taille, tout aussi fine. Sa couleur de cheveux, c'est à son père qu'elle la doit, ainsi que sa peau d’albâtre. Son teint clair et lumineux fait d'elle une poupée vivante. Elle peut se maquiller dans les excès, mais se contente la plupart du temps de cerner ses yeux de noir pour leur donner plus d'éclat et pour contraster avec la pâleur de sa peau et le rose de ses lèvres.

    Elle n'est pas bien grande, Blythe est même légèrement en dessous de la moyenne pour un peu plus d'une cinquantaine de kilos. C'est une personne svelte, qui aime danser en s'en épuiser. Elle a d'ailleurs le corps qui va avec: élancée, ses jambes ont fait rêver bien des hommes, humains ou non et son ventre plat jalouser bien des femmes. Une poitrine ni trop forte ni trop petite vient compléter les formes parfaitement proportionnées de l’anglaise. Cette silhouette harmonieuse est reconnaissable entre mille de par sa posture. La jeune femme a une démarche altière, une allure digne de son rang car n’oublions par qu’elle est issue de la noblesse de son pays. Elle ne supporte pas ne pas avoir les épaules et le dos droit, se trouvant ridicule courbée.

    Au niveau vestimentaire, il n'est pas question pour la brunette de s'enfermer dans un seul style. Elle n'a pas vraiment de genre particulier, préférant se sentir à l'aise tout en restant à la mode. Elle choisit ses vêtements sur un coup d'œil, s'il lui plaît elle l'achètera. La jeune femme arborera aussi bien un style décontracté que sulfureux, selon l'état d'esprit dans lequel elle se trouve. Disons que Blythe a une apparence bien à elle : imprévisible.

I want to know you;


    Blythe n’a à première vue rien de différent d’une humaine de dix-sept ans. La jeune femme est drôle, féminine, souriante… Rien à voir avec ce qu’elle était à l’époque ! Sauf peut-être lorsqu’elle n’était encore qu’une humaine parmi tant d’autres. Gamine, elle resplendissait. Mais à la découverte de son don, elle devint plus renfermée, plus sombre en un sens. Enfin, devenue vampire, l’anglaise se fit violence pour se faire une place dans les rangs de ses congénères. Aujourd’hui, après presque neuf cents ans d’existence, elle est un savant mélange de ces trois périodes de sa vie.

    Elle a gardée sa fraîcheur d’humaine. Marrante, malicieuse et un brin maladroite, de sa vie de mortelle elle n’a gardé que des adjectifs en ‘m’ (clin d’œil à Alice et Johnny \o/). L’européenne a toujours été intelligente pour son âge, sans pour autant se sentir supérieure mais est également féminine comme le lui ont enseigné sa mère et sa sœur. Mais s’il y avait une chose qu’elle tenait de son père, c’était l’extravagance et la franchise. Blythe était de ces rares jeunes filles de la cour à agir au mépris des convenances si elle en ressentait le besoin. Loin de lui porter préjudice, cette attitude eut pour effet d’asseoir sa position au château.

    Un caractère bien à elle donc, qui devint plus sombre une fois devenue une créature de la nuit. Car elle fut engendrée dans la souffrance et la trahison, et sa rancœur la poussa à devenir un monstre à son tour. Colérique, violente, elle se fit rapidement un nom dans ce nouveau monde. Même si aujourd’hui elle tente de cacher cet aspect de sa personnalité, Blythe est tellement imprévisible qu’elle en est incroyablement dangereuse. Mais elle se maîtrise relativement bien, sans pour autant se défaire de cette impression de folie douce qu’elle dégage. Malgré cela, l’immortelle est l’une des plus respectée de sa race, du fait de son grand âge et de son pouvoir. Son intransigeance et sa droiture ne font qu’augmenter ce respect et nombreux sont les vampires qui connaissent le nom de Blythe Ann Kingsley.

    {Ce que vous pensez du coming out des vampires?}

    Je m’en lave les mains. Je n’ai jamais approuvée la démarche, et bien que l’on m’ait demandé mon avis, on a choisit de l’ignorer. Bien sûr il est trop tard maintenant… Et qui doit payer ? Ce n’est pas tant le fait d’avoir révélé notre existence au monde qui m’agace, c’est surtout le fait qu’à cause d’une poignée d’incapables et d’irresponsable, c’est le monde entier qui est en sursit.

    La guerre évidemment. Je ne peux y être indifférente, ceux qui le sont se trouvent être soit des sots soit des fous. Certains sont pour leur part heureux de la tournure que prennent les choses, le mal plaît tellement à Keziah. Moi ? Je me contente d’observer, d’agir de temps à autres en ma qualité d’ancienne dans un sens ou dans l’autre. Je ne suis pas indifférente, je l’ai déjà dit… Disons que je compte les points.

And you...

{*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] VampireiPseudo; Anaïs
Age; 19 ans
Code; Validé par ton Kezi' chéri (:
Présence sur le forum ; Très souvent Rolling Eyes
Personnalité sur l'avatar; Hilary Duff
Comment avez-vous connu le forum; J’étais Leane Wolfson dans la version précédente


Dernière édition par Blythe A. Kingsley le Mer 9 Mar - 13:32, édité 1 fois
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{*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] Vide
{*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] EmptyVen 30 Avr - 19:54

Please, tell me your story;


    {*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] Sanstitre10t

    Le vent soufflait, léger, sur les terres des Kingsley en ce beau matin de printemps de 1115. Et tandis que la brise usait de son souffle pour faire frémir les vertes feuilles de la nature environnante, le seigneur du domaine lui retenait le sien. A la porte de sa propre chambre, il faisait les cents pas dans le couloir de pierre sous le regard légèrement inquiet de sa fille. Cela faisait près d’une dizaine d’heures qu’il avait été interdit d’entrer, il avait donc tenté de s’occuper, mais le cœur n’y était pas. Voilà comment il avait finalement rebroussé chemin pour se retrouver à son point de départ, où son enfant avait déjà pris place au lieu de se rendre à ses leçons.

    Aucun des deux ne parlait, mais ils se comprenaient. Tous deux partageaient la même angoisse, se posaient la même question : était-ce normal que cela prenne tout ce temps ?

    Un hurlement. Des pleurs. Une larme. Un soupir. Le plus beau jour d'un homme peut se résumer en ces quelques mots. La naissance d'un enfant est toujours le plus beau cadeau que l'on puisse recevoir du ciel. Pour ce petit être tenu au creux des larges mains de son père, tout commence dans la sueur et le sang. Les plus beaux trésors se doivent d'être mérités, et celui que l'homme brun approchant la quarantaine tenait tout contre son cœur valait tous les sacrifices du monde. Un enfant, le sien. Sa petite fille âgée de quelques minutes à peine venait d'être baignée avant d’être présentée à son père. Elle était belle, avec ses quelques cheveux noirs et ses yeux bleus gris de tous les nouveau-nés. Il le savait, elle serait sa princesse pour toujours.

    La dure réalité s'imposa soudainement à lui alors qu'il souriait et berçait sa fille. Elle connaîtrait les horreurs de ce monde, bientôt, beaucoup trop tôt. Elle pleurerait, elle souffrirait, et pour finir, elle mourrait à son tour. C'est une chose terrible que de réaliser que votre enfant, aussi jeune et plein de vie soit il, devra un jour suivre la Grande Faucheuse à son tour. Les larmes lui montèrent, et tandis qu'il battait vainement des cils pour calmer le picotement de ses yeux, il prit une décision. Il choierait sa fille, lui assurerait un avenir confortable, facile, libre de tout stress.

    Oui, la naissance d’un nouvel être est le début de sa fin. Mais Charles Kingsley ferait tout pour retarder celle de sa fille.


    ~*{Seven Years Later…}*~

    Des rires d’enfants résonnaient sur le domaine Kingsley. Les serviteurs savaient que les jeunes demoiselles s’étaient encore soustraites à la surveillance de leur nourrice qui désormais les cherchait dans chacune des pièces de la noble maison. Mais en aucun cas les fillettes ne s’éclipseraient de leurs leçons pour vagabonder à l’intérieur, elles étaient trop pleines de vie et de fougue pour ne pas profiter des rares après-midi de chaleur et de temps doux en cette fin d’été. Ce n’était également un secret pour aucun d’eux que les petites maîtresses étaient sans aucun doute près de l’étang où il était aisé de trouver de quoi s’occuper.

    Et près de l’étang elles étaient. L’aînée, qui devait être âgée d’une dizaine d’années tout au plus, portait une robe d’un délicat bleu pâle cependant que la plus jeune arborait une robe d’un rouge sang éclatant. Aliénor et Blythe Kingsley, les deux disparues, s’amusaient sous le beau soleil qui s’éclipserait bien trop vite derrière la grisaille de Septembre. Les leçons n’étaient désormais plus qu’un vague souvenir d’une vie passée. Qui se préoccupait d’apprendre à devenir une grande dame alors que la nature les appelait au dehors ? Encore une fois, la plus jeune avait réussit à convaincre la plus âgée de la suivre dans une nouvelle quête peuplée d’animaux qui parlent, de Reines et de dragons.


    ‘‘Blythe, où vas-tu donc encore ?’’
    ‘‘Les Reines vont s’affronter, il nous faut les rejoindre au plus tôt sur le champ de bataille !’’


    Et elles riaient encore. Leur peau pâle semblait rayonner au soleil et leurs boucles brunes volaient derrière elles cependant qu’elles s’éloignaient de l’étang pour s’approcher du petit bois. Une fois à l’intérieur, Blythe ramassa un bâton qu’elle brandit comme une arme. Sa sœur, choquée, s’exclama :

    ‘‘Voyons ma sœur nous sommes des dames, et des dames de qualité jamais ne brandirait une arme quelle qu’elle soit !’’
    ‘‘Mais comment pourrons-nous nous battre contre les monstres de la mauvaise Reine ?’’
    ‘‘Vous battre, mademoiselle ? Comment donc ? Oserait-on s’attaquer à mes précieuses enfants ?’’
    ‘‘Père !’’


    La cadette se jeta dans les bras de son père, sa guerre imaginaire déjà oubliée. Cela faisait plusieurs jours qu’il était parti dans le duché de son cousin et ami William Lockston pour affaire. Les demoiselles s’empressèrent de réclamer à leur père le récit de son voyage qui, riant aux éclats, s’installa sur un tronc couché et se mit à leur conter chaque étape. Lorsqu’il eut fini, ses deux filles le regardaient avec de grands yeux brillants, envoûtées qu’elles étaient par les histoires de chevaliers et de la cour. Le maître des lieux demanda à son tour quelle était la raison de leur présence dans le petit bois à l’heure de leurs leçons. Le rouge aux joues, l’aînée baissa les yeux au sol alors que Blythe se leva pour répondre par de grands gestes d’enfants :

    ‘‘Père, c’est la Reine qui nous a quémandées. Nous sommes seules capables de sauver le peuple de la guerre contre sa sœur l’autre Reine !’’
    ‘‘Il y a donc deux Reines qui s’affrontent aujourd’hui ?’’
    ‘‘Oui, mais la deuxième est mauvaise, père : c’est une sorcière. Il faut les aider !’’


    L’homme sembla y réfléchir un moment, avant de répondre calmement à sa fille :

    ‘‘Voyons, si elles sont sœurs, la Reine qui vous a réclamées est magicienne également ?’’

    Blythe hocha la tête en silence, ses grands yeux verts et déterminés plantés dans ceux bleus glace de son père.

    ‘‘Dans ce cas, si elle s’aperçoit que vous ne pouvez rallier ses troupes aujourd’hui, elle arrêtera le temps pour vous permettre de les rejoindre plus tard n’est-ce pas ?’’

    La fillette paraissait concentrée cependant qu’elle y pensait. Oui, cela semblait être de la plus grande logique.

    ‘‘Je pense que vous avez raison père. Mais que faisons-nous dans ce cas ?’’
    ‘‘Pourquoi ne pas rentrer rassurer votre nourrice ? J’ai également quelque chose d’important à annoncer à madame votre mère.’’


    Et tous trois s’en repartirent vers la magnifique bâtisse Kingsley qui ne serait bientôt plus habitée par la noble famille.


    {*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] Sanstitre2bg

    L’on avait dit aux jeunes demoiselles Kingsley que la cour n’était qu’un regroupement de rapaces prêts à tout pour obtenir plus de terres et de privilèges. L’on avait eut raison à n’en pas douter. Mais lorsque Charles Kingsley avait mis en garde Aliénor et plus particulièrement Blythe contre les vagabondages de l’esprit qui n’étaient pas très bien perçus à la cour, il ne savait pas à quel point il avait tort.

    Etant des nobles tout fraîchement arrivés de la campagne la famille Kingsley, cousine à la grande et renommée famille Lockston, était la toute dernière lubie des seigneurs. Lord Kingsley était de toutes les discussions et dame Mathilde était de toutes les promenades. Quant aux petites demoiselles, elles et les autres enfants de la cour ne cessaient de ravir les nobles qui se plaisaient à les regarder jouer aux grands seigneurs. Mais parents et enfant n’avaient, en contrepartie, presque plus le temps de se retrouver.

    Et le temps passa sur la cour, le Roi aimait les services rendus par les parents et la Reine s’était prise d’affection pour Aliénor et Blythe. La cadette avait maintenant quatorze ans et avait tout d’une grande dame en apparence. Et pourtant, ce qui faisait la notoriété de la brunette n’était nullement ses manières mais plutôt l’absence de celles-ci lorsque la jeune fille se laissait aller à repartir dans un monde imaginaire qui avait été à l’origine de nombres de contes racontés par l’adolescente.

    Les contes de la petite maîtresse étaient écoutés par tous dans le plus grand silence cependant qu’elle retraçait les histoires improbables que son esprit aimait à inventer. Mais jamais elle n’aurait pu imaginer ce qui allait se produire. Ce fut à l’église qu’elle le comprit pour la première fois… Alors que tous se recueillaient dans un silence complet, chacun s’adressant au Seigneur, Blythe était agitée. Cette sensation que quelque chose d’étrange se produisait ne la quittait pas cependant qu’elle tentait tant bien que mal de se concentrer sur sa prière tout en cherchant ce qui la dérangeait à ce point. C’était comme la réponse à une question que nous connaissions par cœur sans pour autant pouvoir s’en souvenir.

    Et soudain elle comprit.

    Elle comprit que le silence ambiant était ponctué de doux murmures, légers mais parfaitement audibles. Elle comprit que ces murmures, loin de s’échapper d’entre les lèvres closes des bons chrétiens de l’assemblée, n’avaient pas lieu d’être. Et pour la première fois de sa jeune vie, Blythe comprit qu’elle devait avoir peur. Si elle n’avait réalisé l’ampleur de la situation, elle pouvait cependant la deviner.

    Aliénor était dans le confessionnal où elle devait sans doute raconter ses allées et venues dans le château pour croiser Henry Percy, futur comte de l’une des plus grandes terres du pays. Lorsqu’elle eut fini de se confesser, Blythe s’empressa de l’entrainer dehors et l’aînée su que quelque chose n’allait pas avec la jeune fille.

    Comment annoncer à sa sœur, sa meilleure amie, son modèle que quelque chose n’était pas normal chez vous ? Blythe le fit le plus simplement du monde : elle raconta une histoire, la sienne. Mais la plus âgée n’en fut pas effrayée, elle paraissait même soulagée. Car depuis maintes années déjà, cette dernière portait aussi le lourd secret d’un don impossible.


    ~*{One Year Later…}*~

    Le Roi donnait un banquet suivit d’un bal en l’honneur d’un quelconque maître peintre reconnu de par le monde mais au nom obscur pour les jeunes Kingsley. L’aînée ne s’en formalisait guère, et semblait tout à fait à son aise au milieu du beau monde. Blythe, elle, était assise entre sa sœur et le fils du duc de Cheshire qui avait la réputation de toujours arborer un immense sourire quelque peu perturbant. On le croyait fou, l’adolescente le savait avoir toute sa tête.

    Elle l’entendait…

    Depuis un an la brunette avait appris à connaître son don et à l’exploiter. Aliénor était capable de jouer avec l’énergie vitale de toute forme de vie, mais Blythe maîtrisait ce qui avait pour matière l’esprit. Elle savait lire les pensées, communiquer par elles et si elle se concentrait elle pouvait même faire croire à quelqu’un une chose des plus absurdes. Bien sûr elle n’était pas très puissante, mais il arrivait que son pouvoir se montre plus effectif quand elle ressentait de vives émotions et dans ces moments là la petite demoiselle devinait qu’à force de pratique elle deviendrait tout aussi puissante que sa sœur.

    Mais pour l’instant, elle s’ennuyait. Les minauderies et autres choses de la cour ne l’intéressait guère tout au contraire d’Aliénor. L’aînée s’était parfaitement faite à ce mode de vie complètement fou pour Blythe. Quel était l’intérêt de faire des ronds de jambes face à des gens qui non seulement ne vous aimaient pas mais qui en plus savaient que vous les dépréciiez également ? Dans l’esprit de la brunette la vie était plus simple, il y avait les gens que vous appréciiez et ceux que vous n’aimiez pas. Elle n’aimait pas se montrer hypocrite et si elle ne pouvait guère en dire autant des gens de la cour, elle-même était la franchise incarnée.


    ‘‘Passons le Temps, vite, passons le temps. Mais attention à ne pas le tuer, le Temps ne serait pas heureux d’apprendre que nous tentons de le tuer…’’

    Blythe hocha distraitement la tête aux paroles du fils du duc. Elle ne s’intéressait guère aux folies qu’il déclamait, seules ses pensées étaient pleines de sens.

    ¤Quand un Roi rencontre une Reine, cela donne un Prince ou une Princesse, quand un comte rencontre une comtesse, cela donne un petit maître ou une petite maîtresse, mais quand un Roi s’embarrasse avec une comtesse, cela donne toujours un bâtard sans noblesse…¤

    Voilà ce qu’il chantonnait pour lui-même en ne quittant pas des yeux la nourrice des enfants du Roi. Il n’était un secret pour personne que la jeune femme était née d’une union illégitime entre sa Majesté et une comtesse qui avait récemment quittée la cour. L’adolescent lui jetait un regard carnassier sans se défaire de son rire ouvertement moqueur. Blythe pour sa part n’avait pu retenir un petit rire cependant discret à l’entente de la chansonnette. C’était pour ce genre de chose qu’elle appréciait son don.

    Pourtant au début elle avait prié Dieu dans la chapelle du château tous les jours deux fois plus qu’à l’accoutumée pour lui demander de l’en défaire. Elle n’en voyait que le mauvais côté : si l’on découvrait qu’elle n’était pas comme tout le monde, l’on risquait de lui faire du mal. Mais sa sœur avait pris soin d’elle et lui avait enseigné ce que quelqu’un d’autre lui avait enseigné à l’époque. Les potions, les philtres en tous genres. Jamais Blythe n’avait su qui avait appris tout cela à Aliénor, mais elle n’en avait cure. La seule pensée d’une personne connaissant leur secret et les aidant tout de même à se parfaire la rassurait grandement. Peut-être cette personne était elle-même capable de choses extraordinaires, et cela suffisait à apaiser la jeune demoiselle.

    D’un coup d’œil, la cadette observa l’aînée. Oui, elle en était sûre, tout irait pour le mieux pour elles. Si elles avaient réussit à cacher leurs pouvoirs jusque là, elles étaient capables de le faire pour toujours. C’était maintenant pour cela qu’elle priait Dieu encore et encore dans la chapelle. Uniquement pour cela.



    {*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] Sanstitre3tq

    ‘‘Les sœurs Kingsley ? Vraiment vous ne les connaissez pas? Mais voyons ma chère, elles sont les filles de la première dame d’honneur de sa Majesté la Reine et de l’un des conseillers de son Altesse le Roi ! Qu’il est étrange qu’une personne de qualité telle que vous marquise ne connaisse cette famille que rien ne semble pouvoir arrêter.’’
    ‘‘Comment donc madame ? Le sang des Kingsley possèderait-il une quelconque ambition malvenue ?’’
    ‘‘Guère mon amie. J’ignore ce que comporte leur sang, mais aucune ambition malvenue comme vous l’appelez n’est à reprocher aux Kingsley. Et pourtant, tous ici ou presque s’accordent pour dire que c’est la famille la plus commérée de la cour. De plus ils ont quelque chose qui pousse notre souverain à leur témoigner une grande amitié : par exemple Charles Kingsley est arrivé comte, le voici maintenant duc ! Dame Mathilde est quant à elle devenue une véritable confidente pour notre Reine, et a donc une position assurée à vie auprès de celle-ci.’’
    ‘‘Fort bien, mais les petites demoiselles dans tout cela ?’’
    ‘‘Vraiment, je suis très étonnée que vous ne soyez pas plus au fait de ces choses là ! Elles sont toutes deux également dames d’honneur de la Reine. Voyez-vous, damoiselle Aliénor la plus âgée a une voix divine qui enchanterait n’importe qui. Ses Majestés prennent plaisir à l’écouter. L’aînée Kingsley est d’ailleurs une grande amatrice d’art, si bien que certains disent qu’elle n’est pas véritablement une femme car aucunes ne possèdent la patience ni l’intelligence nécessaire pour faire de la poésie et de la musique. Malgré tout elle a une voix d’ange qui se prête aussi bien au chant qu’à la déclamation de poème.’’
    ‘‘Et la cadette ?’’
    ‘‘La cadette est un peu différente s’il m’est permit de le dire. La petite dame Blythe est une jeune fille pleine de charme comme sa sœur, dotée d’une voix tout aussi douce et d’une éducation parfaite qui semble pourtant disparaître lorsqu’elle s’invente une nouvelle aventure. C’est son imagination, madame, qui est plus que tout son atout le plus grand. C’est la raison pour laquelle on lui passe tous ses écarts à la convenance.’’
    ‘‘C’est donc elle la petite conteuse de la cour ?’’
    ‘‘Oui marquise, c’est bien elle. Damoiselle Blythe est seule à pouvoir nous emmener vers des mondes dont elle uniquement a le secret. Elle pourrait nous raconter la même histoire indéfiniment sans que nous n’en soyons lassés : nous serions même capables de la redécouvrir un peu plus à chaque fois. La jeune fille est quelque peu extravagante mais elle l’est juste ce qu’il faut n’est-ce pas ?’’
    ‘‘J’imagine. Et donc cette… vaste comédie est une idée de ces jeunes maîtresses ?’’
    ‘‘Oui. La Reine a quémandées toutes ses dames d’honneur pour une réception d’hiver. Les deux petites sont encore plus inventives ensembles et ont suggéré à sa Majesté d’organiser un bal où chacun porterait un masque. Un bal masqué, une idée comme l’on n’en avait pas eut depuis longtemps au château.’’
    ‘‘La Reine les a vraiment en grande estime.’’
    ‘‘N’est-ce pas ? Bien entendu cela reste entre nous, mais j’ai ouïe dire parmi les nombreuses messes basses du château que damoiselle Blythe serait très prochainement fiancée au comte de Louvain le frère de la Reine. Damoiselle Aliénor elle-même est déjà promise à Etienne de Blois comte de Mortain le neveu du Roi.’’
    ‘‘Et où sont-elles en ce moment ?’’
    ‘‘Voyons, il me semble me souvenir que la petite dame Aliénor s’est rendue aux jardins toute seule, mais nul doute qu’elle soit revenue. Si vous apercevez une demoiselle vêtue de bleu portant un masque d’argent serti de perles, vous saurez qu’elle se cache derrière. Damoiselle Blythe est là bas, en train de danser. C’est la personne vêtue d’un rouge éclatant et au masque d’or et de rubis.’’


    Au milieu de la piste, un couple dansait. Les pas étaient connus de tous, et le ballet était parfaitement en rythme. La musique résonnait dans l’air glacé de la salle. Depuis un mois environ le château vivait sous la neige, et loin d’être agréables, les courants d’air au sein même de la bâtisse n’avait fait qu’accroître encore un peu plus la sensation de vivre dans un palais de glace. Au sein des murs de pierre, il ne faisait pas bon se promener et seuls les appartements et autre pièces à vivre étaient enveloppés dans une chaleur plus que bienvenue grâce aux nombreuses cheminées ouvragées. La salle de bal était vaste, et ne comportait que deux cheminées, mais la vigueur que mettaient les danseurs dans leurs mouvement suffisait à faire le reste.

    Mais la seule et unique raison pour laquelle Blythe avait chaud à ce moment précis, c’était l’homme qu’elle avait pour partenaire de danse. Grand, brun, des yeux noirs magnifiques et profonds, il était le comte de Louvain, son futur époux. Elle avait été mise dans la confidence par son père qui lui avait demandé de garder le secret. Mais cela ne l’empêchait en aucun de danser avec lui ce soir. Et quel merveilleux danseur. La jeune femme se surprit à imaginer la vie avec un homme pareil. Oui, elle serait très certainement heureuse, tout comme sa sœur semblait l’être avec Etienne.

    Le chemin que leur famille avait parcouru l’impressionnait toujours quand elle y pensait. A son arrivée, elle était une petite fille aux manières discutables, elle était à présent une jeune femme prête à devenir l’épouse d’un homme que Blythe était sûre de pouvoir aimer. Et rares étaient les unions qui finissaient aussi bien. Certes, ses manières en tant que dame laissaient encore à désirer, mais cela ne l’avait nullement empêché de se créer un monde parfait dans la vraie vie, après tous ceux qu’elle avait imaginés. Son cavalier se pencha pour lui murmurer à l’oreille :


    ‘‘Comment vous sentez-vous ce soir, damoiselle ?’’
    ‘‘J’ai rarement été aussi comblée mon ami.’’


    Ses paroles étaient sincères. La brunette savait que les rumeurs iraient bon train, mais elle n’en avait cure. Blythe voulait savourer son bonheur en paix. Aussi, dès qu’elle le pouvait, elle se rapprochait plus que nécessaire de son cavalier qui lui souriait tendrement en ne la quittant pas de ses yeux noirs. Ils avaient quinze ans d’écart, mais ils seraient heureux, elle l’avait décidé. Et c’est à ce moment précis que la jeune maîtresse pris conscience que plus jamais elle ne serait aussi heureuse qu’à ce moment précis. Plus jamais elle ne serait aussi belle, plus jamais elle ne serait aussi jeune. Plus jamais elle n’aurait ce secret qui lui chauffait le corps et qui faisait battre son cœur aussi vite.

    ¤BLYTHE !¤

    Tout simplement, plus jamais elle ne serait aussi vivante.

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    {*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] Sanstitre4gu

    L’appel d’Aliénor avait résonné dans la tête de Blythe comme si elle l’avait hurlé dans ses oreilles. Elle avait tenté de dissimuler son sursaut dans un pas de danse, mais s’était très vite excusée auprès de son cavalier afin qu’il la raccompagne sur le bord de la piste. Là, elle déclara faiblement qu’elle souhaitait prendre l’air et s’excusa une nouvelle fois auprès de son partenaire. Lorsqu’il lui rappela qu’il faisait un froid glacial dehors, la demoiselle lui fit un sourire rassurant et quand il proposa de l’accompagner dans les jardins elle lui assura qu’elle ne serait pas absente bien longtemps. Abdiquant, le jeune comte posa un baiser passionné sur le dos de sa main alors que son regard envoûtant avait plongé dans le sien.

    Une fois que la jeune fille se retrouva seule à arpenter les couloirs, elle força l’allure, se mettant à courir tout en tenant sa longue robe entre ses mains au dessus du genou pour plus de facilité. Si jamais quelqu’un venait à croiser sa route, nul doute que l’histoire de la petite Kingsley courant sans jupons ou presque dans le château ferait rapidement le tour de la noblesse anglaise.

    Blythe savait que sa sœur était en danger. Aliénor ne l’avait appelée de cette manière qu’une seule fois : lorsqu’un homme lui aussi dotés de pouvoirs étranges avait attaquée l’aînée Kingsley. C’était dans ces moments là que le don de la petite maîtresse était des plus utiles : il permettait d’alerter uniquement une sœur ou l’autre afin d’empêcher que qui que ce soit de normal ne risque sa vie dans un combat inégal et donc perdu d’avance. Au moins ensembles, les jeunes demoiselles étaient presque intouchables. Une fois arrivée dans les jardins, Blythe s’empressa de laisser retomber sa robe pour recouvrir et protéger ses jambes du froid. La neige s’amassait partout autour, mais nulle trace de son aînée.


    ‘‘Aliénor ?’’

    Elle ignorait si elle avait murmuré ou au contraire crié le prénom dans ce paysage fait de noir et de blanc. L’adolescente savait qu’elle commençait à avoir peur. Peur de ce qu’elle allait trouver, peur de savoir pourquoi elle n’entendait pas sa sœur lui répondre. Et puis elle l’entendit. Ce bruit discret, étouffé, venant de quelque part dans l’ombre à sa droite. Blythe savait que dans cette direction, il y avait les écuries, et plus loin la forêt où chassait sa Majesté le Roi. A pas feutrés, la brunette approcha en essayant de ne pas se faire entendre. Mais une fois à portée de vue, elle ne pu retenir une exclamation d’horreur.

    Là, devant elle, se tenaient Aliénor et une deuxième personne qu’elle ne reconnut pas. L’homme n’était pas de la cour. L’aînée Kingsley était maintenue en place par un des bras puissants de son assaillant, tant et si bien qu’elle ne pouvait s’échapper. L’inconnu avait également empêchée sa proie d’appeler au secours en la bâillonnant de sa main jusqu’à l’enfoncer entre les lèvres de la jeune femme, pétrifiée. Elle s’était débattue avec tellement de vigueur que sa robe, déchirée à de nombreux endroits, laissait entrevoir ça et là une peau rougie par le froid.

    Tout se passa si vite que Blythe n’eut que le temps de voir une ombre passer derrière elle avant de se rendre compte que l’assaillant avait lâchée sa sœur pour s’occuper d’elle à la place. La cadette avait peur, mais Aliénor était là, elle allait utiliser son pouvoir et elles allaient pouvoir oublier tout cela dans les bras de leur cavalier respectifs. La jeune anglaise se débattait en attendant de sentir les bras puissants perdre de leur force lorsque le pouvoir de l’aînée ferait effet. Mais cela ne vint jamais… Pourquoi sa sœur ne faisait-elle rien ?

    Du coin de l’œil, elle entrevit une silhouette fine, courant du mieux qu’elle pouvait en direction du château sans un regard en arrière pour le chasseur et sa proie. Aliénor. Les yeux écarquillés, Blythe se rendit compte que pour la première fois de toute sa vie, elle était seule. Elle comprit la trahison, l’abandon de sa propre sœur. Celle qui avait toujours juré sur tous les saints qu’elle protègerait sa cadette s’était enfuie laissant Blythe derrière elle, sans défense. Son pouvoir ne lui permettait en aucun cas de se battre, et toutes deux le savaient bien. Malgré cela, Aliénor fuyait…

    Réalisant qu’elle allait mourir, la cadette Kingsley se débattit de plus belle, redoublant d’intensité ce qui sembla quelque peu surprendre son assaillant qui ne la laissa cependant pas s’échapper. Elle tentait également de crier, mais l’homme l’avait bâillonnée comme il l’avait fait un peu plus tôt avec sa première victime et seuls de petits gémissements affolés se faisaient entendre. Dans sa terreur, elle en oublia son pouvoir qui aurait pu lui être salutaire. Son cœur battait si vite qu’il lui était impossible de différencier un battement de l’autre. Elle sentait comme une main enserrer ce cœur, comme pour l’étouffer et elle ne pouvait rien y faire.

    Et elle se débattait encore et encore.

    Au loin, Aliénor passa les portes du château et disparu complètement, emmenant avec elle tout espoir de s’en sortir. Elle n’avait pas eu un seul regard en arrière pour sa jeune sœur qu’elle avait jetée en pâture au fauve alors qu’elle était venue pour l’aider. Tandis qu’elle sentit monter en elle une haine sans limite pour celle qui avait autrefois été son modèle, Blythe eut l’impression qu’on lui tranchait la gorge tout doucement. Quelque chose s’était planté dans son cou et ne s’y délogeait pas, prolongeant et augmentant la douleur. Une douleur silencieuse, qui coupe toute envie de hurler car même cela serait tellement douloureux.

    Les larmes lui montèrent, sa force diminuait… Elle s’entendit demander pitié, pourquoi alors que la main qui l’avait bâillonnée maintenait sa tête penchée, mais aucune réponse ne vint pendant que sa vie lui échappait. Lorsque l’on vous dit que quand vous mourrez tout devient paisible, ce ne sont que foutaises et affabulations : la réalité de votre propre mort vous accable tant qu’elle est presque aussi insoutenable que la douleur. Ses derniers efforts pour survivre se résumèrent à quelques griffures innocentes alors qu’elle s’abandonnait peu à peu aux bras accueillant de l’inconscience. Dans son sommeil, elle ne réalisa même pas que son attaquant tentait de lui faire boire quelque chose, et ce ne fut que lorsqu’elle sentit le liquide poisseux et écœurant couler au fond de sa gorge qu’elle se rendit compte de ce qui arrivait, elle eut un haut-le-cœur. Quoi que ce fût, Blythe en avait avalé quelques gouttes.

    La petite maîtresse pleurait ouvertement. Son assaillant avait relâchée son emprise mais elle était désormais trop faible pour tenter de fuir. La jeune Kingsley sentait son sang couler sur sa gorge, mais elle n’en avait que faire, cependant que l’inconnu commença à l’étouffer. Elle aurait voulu le supplier, lui offrir n’importe quoi en échange de la vie sauve, mais désormais la mort était plus facile à atteindre. Pourquoi s’entêter ?

    Ce ne fut pas pénible, mais plutôt long. Alors que l’air commençait à lui manquer, les jambes se dérobèrent sous le poids de la brunette qui tenait uniquement debout grâce au bras de l’homme qui était en train de la tuer. Puis elle convulsa, de plus en plus violemment. Jusqu’à ce que même ce réflexe ne s’épuise, et les convulsions ralentirent au même rythme que les battements de son cœur, jusqu’à s’arrêter définitivement cependant que le pouvoir amplifié par l’horreur de la jeune fille fit résonner ses dernières pensées dans la tête de tous les habitants du château. Terribles et lourdes de sens, cris d’agonie et d’effroi.


    ¤Pitié !¤

    Vous avez déjà ressenti ce froid qui vous envahi lorsque, assis à côté de quelqu’un pendant plusieurs heures, cette personne se lève brusquement en emportant avec elle la chaleur que son corps vous dispensait ? C’est cela, mourir.


    {*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] Sanstitre5iv

    Réinvestir son corps après sa mort n’était ni facile, ni particulièrement agréable. Certes l’on se réveille de sa mort comme si l’on se réveillait de sa nuit, mais de vagues bribes de ces instants irréalistes semblaient incrustés dans votre mémoire : vous ne redevenez jamais humain. Blythe avait appris de la bouche de son attaquant ce qu’elle était devenue et toutes les conséquences à cela. Il n’était plus son agresseur, mais son créateur. Il l’avait changée en vampire car il voulait une fille a qui tout apprendre et tout donner. Tout simplement, il se sentait seul. Mais toutes les explications de l’inconnu ne furent écoutées que d’une oreille tant la faim tiraillait l’anglaise au point d’en souffrir.

    Ce ne fut que lorsqu’il lui expliqua comment se nourrir qu’elle lui accorda toute son attention. Tout devenait clair, tout s’emboîtait et bientôt, la fin de cette farce prendrait place.

    Lorsque Blythe regagna le château, ce fut sous la neige qui tombait depuis déjà plusieurs heures. Elle se rendit directement dans les appartements de ses parents qui, elle en était sûre, accueillait en ce moment même les plus inquiets de leurs amis proches. De son pouvoir, la petite maîtresse pu deviner qu’en plus de ses parents, le fiancé de sa sœur et son propre futur époux se trouvaient là également. Aliénor, elle, était absente. Sans doute choquée de ce qui s’était passé un peu plus tôt, l’aînée Kingsley devait être en train de se reposer dans sa chambre. C’est là que se rendit Blythe, tout en prenant garde à ne pas être vue de quiconque. La brunette entra, sous le regard choqué et soulagé de sa sœur. Cette dernière lui sauta presque au cou, l’enlaçant étroitement non sans avoir eu une lueur d’inquiétude en voyant l’état pitoyable de la robe de la jeune fille.


    ‘‘Blythe. Oh le Seigneur soit loué j’ai cru que jamais plus je ne te reverrai!’’

    La haine sans nom qu’avait ressentie l’immortelle en voyant sa sœur fuir et la laissant sans défense refit surface, ajoutée à l’odeur délicatement sucrée et ô combien appétissante qui la mettait encore plus en rage. La voix autrefois douce et mélodieuse de la petite demoiselle s’éleva, froide, dans la pièce tandis que son corps se raidissait sous l’étreinte indésirable.

    ‘‘Peut-être aurais-tu été plus assurée de ma survie si tu avais bien voulu me porter assistance.’’

    Aliénor se raidit à son tour avant de se redresser et de regarder Blythe droit dans les yeux. Iris bleu contre iris vert, regard attristé contre regard dur. Soudain, sans signes annonciateurs, la plus âgée se laissa tomber à genoux devant la plus jeune, la suppliant des yeux.

    ‘‘Je t’en pris ne me juge pas. Je… J’ai eu peur ! J’étais terrifiée et je n’ai pas réalisé ce que mes actes auraient pour conséquence. Qu’aurais-tu fait à ma place ?’’

    Une gifle tomba. Claire, implacable. Aliénor se tenait la joue, choquée.

    ‘‘Je suis venue à ton aide. Tu m’as appelée, et j’ai aussitôt accouru pour toi Aliénor. J’aurais pu mourir pour toi sans regret si tu avais au moins eu un dernier regard pour le sacrifice que j’étais prête à faire au nom de notre famille.’’
    ‘‘Je suis désolée… Tellement désolée, tu as toujours été si aventureuse, tellement plus que moi. J’aurais aimé avoir ton courage…’’


    Elle pleurait, ne daignant même pas cacher ses larmes. Et plus elle pleurait, plus Blythe la haïssait davantage.

    ‘‘Je ne parlais pas de courage, mais d’amour propre, d’honneur. De loyauté. Tu m’as laissée mourir là-bas, tu es aussi coupable que mon agresseur.’’

    L’incompréhension se lisait désormais sur les traits d’Aliénor. Elle essayait de trouver une logique dans les paroles de sa cadette, mais n’en décela aucune. La jeune femme tenta d’éclaircir :

    ‘‘Mais tout va bien maintenant. Tu es là, en vie. Tu n’es pas morte Blythe, et nous allons pouvoir tout reprendre comme avant.’’
    ‘‘Penses-tu, ma sœur, savoir comment j’ai pu survivre ?’’


    D’un coup de tête, Aliénor fit signe que non. Souriant, Blythe se pencha alors jusqu’à l’oreille de la jeune Kingsley.

    ‘‘C’est parce que je n’ai pas survécu.’’

    Elle mordit dans la chair pâle et délicate du cou qui n’avait cessé de la tenter depuis son arrivée. La torture que lui avait infligée l’attente ne rendit le goût du nectar que meilleur. Se délectant du sang chaud et sucré de sa propre sœur, la brunette l’empêcha de crier d’une main. Une fois sa soif étanchée, elle laissa suffisamment de sang pour qu’Aliénor agonise encore un peu.

    ‘‘Bien sûr, je pourrais te donner un peu de mon sang à mon tour, tu deviendrais ce que je suis devenue et nous pourrions oublier cette histoire pour finalement vivre pour toujours côte à côte.’’

    Un gémissement sortit d’entre les lèvres de la mourante, comme pour la supplier de le faire. Une voix faible, inaudible pour des oreilles humaines s’éleva :

    ‘‘Pitié…’’
    ‘‘Pitié? Tu en as eu de la pitié pour moi ?’’


    De nouvelles larmes s’écoulèrent des yeux à demi clos d’Aliénor cependant que Blythe s’agenouilla en face d’elle. Planta son regard dans le sien, elle déclara d’une voix froide et distante :

    ‘‘Je te hais. Je te maudis, puisses-tu ne jamais trouver le repos et brûler en Enfer à jamais pour les crimes que tu as commis.’’
    ‘‘Tu es damnée Blythe…’’
    ‘‘Non, c’est toi qui l’es désormais.’’


    La cadette se releva et quitta la pièce et le château pour toujours. Comme une illumination, elle se remémora une après-midi lorsqu’elle était enfant et que les Kingsley vivaient encore en campagne. Elle et sa sœur s’était une nouvelle fois échappées de leurs leçons pour aller jouer à l’extérieur. Et les paroles de son père.

    ‘Si elles sont sœurs, alors la Reine est aussi magicienne…’

    Les Reines s’étaient affrontées cette nuit, comme Blythe l’avait inconsciemment prédit dix ans plus tôt. Et alors que l’une d’elle était tombée, pour toujours partie loin de cette vie pour rejoindre le Seigneur, Blythe n’était pas certaine de savoir laquelle des deux était la sorcière et laquelle était la magicienne. Le monde n’était pas comme ça, rien n’était simple. La jeune fille n’était maintenant plus une enfant. Et cependant qu’elle rejoignait son créateur à grande hâte, la désormais unique demoiselle Kingsley se dit que le gris d’une mort compliquée la changerait d’une vie trop simple en noir et blanc…


    {*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] Sanstitre6co

    La nuit était calme, pas un son ne venait troubler le sommeil de la forêt tandis que le vent, léger, s’engouffrait entre les arbres en ne faisant qu’effleurer à peine leurs branches. La pleine lune éclairait de toute sa lumière le paysage, l’on y voyait comme en plein jour, et la vue n’en était que plus belle encore. Rien depuis la douceur de la nuit jusqu’à la lumière bleutée que reflétait la neige ne pouvait présager quoi que ce soit de mal. Et pourtant, sans prévenir, un homme entra en courant dans les bois tout en cherchant son chemin dans le labyrinthe des arbres. Sa respiration erratique à elle seule aurait suffit à troubler la paix ambiante. Derrière lui, quelqu’un d’autre, pas bien loin et qui gagnait encore en distance à une vitesse incroyable cependant que l’homme ralentissait toujours un peu plus dans le dédale de la forêt. La fatigue, ses blessures faites à mesure qu’il était tombé en fuyant son assaillante avaient raison de son instinct de survie.

    L’odeur du sang. C’était tout ce qui comptait pour l’instant pour Blythe. L’odeur du sang, et surtout sa provenance. Cela faisait presque trois siècles et demi qu’elle était devenue ce qu’elle était, et elle était maintenant une redoutable meurtrière. Depuis sa transformation, elle avait appris à vivre comme une immortelle, à se servir de ses sens plus affutés que jamais. Désormais, elle avait rejoint un clan de ses semblables, menés par Keziah Blackstones qui avait fait d’elle sa favorite dès son arrivée. Son amant occupé, l’anglaise s’était décidée à chasser seule. Elle les avait suivis jusqu’en Russie, voilà comment la jeune femme se retrouvait au beau milieu des bois près de Saint-Pétersbourg, à courir en pleine nuit après un humain. Son repas. Elle était affamée, ce qui aiguisait encore plus ses sens que ce qu’elle n’aurait cru possible. L’appel du sang était si fort.

    Tout cela était un jeu. La petite demoiselle avait décidé de rendre la chasse plus haletante et avait laissée une bonne avance à sa proie. Elle s’était contentée de l’effrayer un peu alors que le soir débutait pour l’inciter à fuir et l’humain avait déguerpi rapidement, laissant ce qu’il était en train de faire sans même se retourner. Voyant que sa chasse avait commencée, Blythe patienta un moment et se lança à la poursuite de son gibier qu’elle laissait filer au dernier moment et ce toute la nuit.

    Il y a quelque chose d’excitant à la chasse. La jeune femme n’avait jamais était une grande partisante de cette dernière lorsqu’elle était encore en vie, mais elle en découvrait tous les charmes, jusqu’aux plus subtils désormais. Et ce besoin toujours plus fort, plus impérial de se nourrir. De rattraper sa proie et de n’en faire, littéralement, qu’une bouchée.

    Puis vint la fin de la course. L’homme ne courait plus, la vampiresse s’arrêta à quelques mètres derrière lui. Il se retourna faisant face à sa fin, dos à la falaise. Ses yeux étaient suppliants, il se mit à genoux. Blessé, exténué, pleurant comme un enfant effrayé.


    ‘‘Pitié… Pitié.’’
    ‘‘Chut, ça va aller.’’
    ‘‘Pitié. Ne me faites pas de mal pitié.’’
    ‘‘Du calme. Tout ira bien.’’


    Tout en parlant, la brunette s’était approchée de l’homme et agenouillée à ses côtés. Il s’était jeté dans ses bras, ne s’était pas méfié. Elle planta ses crocs dans la chair tendre. En quelques gorgées à peine, elle avait vidé l’homme de son sang en se nourrissant. Lorsqu’elle fut repue, elle relâcha le corps immobile qui retomba comme un tas de haillons sur le sol de la falaise. Puis, d’un coup de pied, le fit rouler jusqu’au bord pour finir par le regarder tomber dans la noirceur de la nuit.


    ~*{One Hour Later…}*~

    La nuit était presque achevée lorsque la chasseuse s’en revint à la ville. En réalité, toute trace de vie avait disparue des yeux de son en-cas en même temps que les premières lueurs du jour apparurent, laissant place à une journée aussi douce que l’avait été la nuit. Lorsqu’elle avait quitté les bois, la maîtresse déchue avait pris soin de vérifier son apparence. Elle avait même pris le temps d’arranger ses cheveux. Blythe se dirigeait à présent vers le lieu de vie du clan. Elle ne supportait pas être confinée dans des endroits peu spacieux, c’est pour cela qu’elle avait préféré convaincre Keziah d’investir un manoir…


    ‘‘Où étais-tu ? Le chef t’attend depuis des heures.’’
    ‘‘Eh bien me voici. Inutile de m’agresser de la sorte, veux-tu que je t’apprenne les bonnes manières ?’’


    Werner était un tout jeune vampire de même pas une centaine d’années et il entendait lui parler de la sorte ? Ne savait-il pas qu’un mot d’elle et il perdrait sa deuxième vie ? Le jeune homme s’inclina, signe d’excuse. Elle était une dame, l’avait toujours revendiqué, mais cela ne l’empêcherait certainement pas de faire souffrir quiconque lui manquait de respect. Comme son créateur. Cet imbécile avait cru, à la découverte du pouvoir de Blythe, pouvoir se servir d’elle comme d’un vulgaire instrument. A l’aube d’une magnifique journée ensoleillée sans le moindre nuage à l’horizon, le pauvre avait trouvée une fin tragique. Attaché en plein milieu d’une clairière, les rayons du soleil l’avaient petit à petit réduit en cendre seul loin de tous.

    Mais l’anglaise ne voulait pas penser à cela, pas déjà alors que la journée débutait à peine. Se rendant auprès de son amant, elle aperçut les autres membres du clan. La plupart étaient plus âgés qu’elle de quelques décennies, mais Keziah était le plus âgé avec plus d’une soixante d’années de plus qu’elle. La petite demoiselle passa la journée dans les appartements du jeune homme, avant de se rendre dans les siens. Même s’ils passaient le plus clair de leur temps au manoir ensemble, chacun voulait son confort.


    ‘‘Vous ne comprenez pas je crois. Je suis ici en invité !’’
    ‘‘Non c’est toi qui ne saisit pas : tu es juste l’attraction du moment. Autrement dit, un jouet. Donc, tu m’obéis.’’
    ‘‘Monsieur, je pense que vous pouvez tout aussi bien demander à votre maître de vous masser les orteils : stupide et inconsidéré.’’


    Blythe s’arrêta devant la porte qui menait aux jardins. Derrière, elle reconnaissait la voix de Werner. Mais la voix et les pensées du deuxième homme ne lui rappelèrent personne qu’elle connaissait. Alors que l’allemand semblait prêt à frapper l’étranger, la jeune maîtresse sortit dans la nuit tombante.

    ‘‘Werner, ton bras. On ne frappe pas les invités, tu te crois peut-être toujours dans ta campagne ?’’
    ‘‘Il a manqué de respect dans ses paroles envers le chef !’’
    ‘‘Et rapporteur avec cela. Tu mériterais que Keziah te punisse. Le seul qui lui manque de respect ici, c’est toi en maltraitant son convive. Rentre donc et va te rendre utile ailleurs veux-tu ?’’
    ‘‘Tu n’as nul droit sur moi, Blythe.’’
    ‘‘Préfères-tu que nous demandions son avis au maître ?’’


    Les froides paroles de la jeune femme suffirent à éveiller une lueur de crainte dans les yeux du vampire qui s’empressa de déguerpir. Enhardi, l’étranger lança au fuyard :

    ‘‘Et qu’on ne vous y reprenne plus !’’

    Blythe lui jeta un regard glacial qui lui fit comprendre qu’il nullement en droit de fanfaronner de la sorte, mais il ne s’en soucia guère alors qu’il se mit à rire et déclara chaleureusement :

    ‘‘Eh bien que voilà une charmante apparition. Je n’avais aucune idée qu’une femme vivait en ces lieux. L’aurais-je su, je me serais présenté à vous plus tôt. Mon nom est James Wesbury, duc de…’’

    Lui tournant le dos pour quitter les jardins où il faisait à présent nuit noire, la brunette lui coupa la parole :

    ‘‘Vous n’êtes duc de rien. Vous êtes mort monsieur, comportez vous comme tel et ne m’obligez pas à vous sauver la mise une seconde fois.’’

    Elle rentra, n’ayant aucune idée de l’amusement que ses paroles avaient provoqué chez le vampire. Si il devait rester trop longtemps, c’était elle qui allait finir par l’attaquer !
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Blythe A. Kingsley
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    Devenir la maîtresse de Keziah Blackstones comportait de nombreux avantages. Lorsqu’elle s’était vue contrainte de quitter l’Angleterre car la chasse aux vampires s’intensifiait de façon maladive, Blythe avait rejoint le clan du brésilien. Elle s’était imaginée faisant les basses besognes, celles dont personne ne voulait et qui revenaient donc de droit à la nouvelle. Jamais elle n’avait cru, naïve qu’elle était, que le plaisir de la chair la mènerait aussi loin. Non content de ne pas avoir eut à passer par les corvées, la jeune fille obtenait également ce qu’elle désirait tant qu’elle prenait la peine de le demander à son bienfaiteur. Aussi vivait-elle comme elle l’entendait, ne rendant de comptes qu’au chef lui-même. A l’époque, nombres de vampires du clan avaient voulus s’attaquer à elle, par jalousie ou envie. Elle les avait fait tous tuer jusqu’au dernier.

    Etant sa favorite, elle se devait de se plier à chacune de ses exigences, mais elle y avait pris goût. Elle se rappelait de leur rencontre et de comment il l’avait aussitôt surnommée ‘petite fille’ de sa voix grave et de sa décision de faire d’elle sa maîtresse. L’anglaise se souvint comment, la première fois, elle avait été terrifiée. Elle était morte en 1132, à l’âge de dix-sept ans et pas encore mariée. Mais sa première fois avec Keziah fut fort satisfaisante, et cela n’avait fait que s’améliorer. Après presque quatre cents ans dans le clan, Blythe était devenue une excellente chasseuse et une tueuse redoutable. Les vampires du clan comme les autres n’osaient que rarement lui répondre, et son amant ne semblait pas se lasser d’elle.

    Mais elle ? A son arrivée, elle avait tout de suite voulut rester avec eux, haïssant les humains et méprisant les vampires pacifistes. Une immortelle redoutable qui en plus possédait un don qui s’était encore accrut avec sa transformation. L’on avait appris plus tard à la brunette que généralement seuls les vampires les plus anciens possédaient une capacité hors du commun et non pas les tout jeunes. Elle était puissante, plus puissante que ce qu’elle avait imaginé humaine et découvrait au long des siècles de nouveaux aspects de ce pouvoir.

    Elle les entendait. Tous autant qu’ils étaient, chacune de leurs pensées résonnait comme un millions de voix dans sa tête comme si en même temps qu’elle apprenait de nouvelles façons d’en user, son don augmentait. Bien sûr il lui était possible de fermer son esprit, mais l’adolescente était fatiguée. Si fatiguée. Les chasses n’étaient plus distrayantes, les proies n’étaient plus détestables. Leurs dernières pensées étaient les pires, car elles retentissaient indéfiniment comme pour lui rappeler le mal qu’elle avait fait. Toujours pour quelqu’un, un amant ou une femme, un frère une sœur, des enfants, des parents… Des pensées d’amour teintées de regrets et de tristesse.

    Blythe, elle, avait supplié jusque dans ces dernières pensées.


    ‘‘Toc toc ?’’
    ‘‘Laisse moi seule veux-tu?’’
    ‘‘Pas de balade aujourd’hui ?’’
    ‘‘Non, je ne suis pas d’humeur à jouer aux humaines aujourd’hui.’’
    ‘‘Nous pourrions jouer à autre chose…’’
    ‘‘Sors d’ici j’ai dit !’’


    La porte se referma sur James. Depuis qu’elle l’avait débarrassé de Werner cinquante ans auparavant, il n’avait cessé de rechercher sa compagnie. Au début il n’essuyait que des échecs, se faisant traiter comme un moins que rien à cause de ses élans de bienveillance envers les mortels. Mais peu à peu la jeune fille s’habituait à sa présence, et elle commença à parler avec lui, puis à promener dans les jardins où en ville. Pas plus loin, même si elle savait les sentiments du vampire à son égard. La brunette s’était attachée à cet étranger aux manières extravagantes, plus qu’elle n’aurait dû. Elle craignait à présent que Keziah ne lui fasse du mal.

    Voilà le seul inconvénient à sa situation de favorite. Blythe se savait en train de tomber amoureuse, mais elle ne pouvait se résoudre à l’avouer au maître : s’il l’apprenait, personne ne l’empêcherait de leur faire du mal à tout les deux. Mais si elle partait seule ? Elle qui se débrouillait à présent de son mieux pour ne mordre que les criminels, si elle lui disait qu’elle était lasse de tout cela, peut-être la laisserait-il partir.


    ¤Bien sûr. Ou bien il se débarrassera de toi pour avoir ne serait-ce que pensé quitter le clan…¤

    Etre un monstre avait perdu de son attrait. Les premières décennies passent, puis les siècles. Ne pas vieillir ne vous dispense pas de vous sentir vieux. La petite demoiselle était lasse de tout ça. Elle se devait de partir avant que cela ne la tue littéralement. C’était James qui l’avait fait réfléchir. L’homme semblait bien se contenter de son mode de vie et en prônait les bienfaits à qui voulait bien l’écouter. Malheureusement, les seuls vampires des environs depuis quelques temps étaient ceux du clan.

    Ils n’avaient toujours pas quitté Saint-Pétersbourg mais nul ne s’inquiétait de ce que les habitants pourraient dire de ne pas les voir prendre de l’âge : aucun ne vivait suffisamment vieux pour s’étonner de leur longue longévité. La cour elle-même les avait intégrés et la petite Kingsley se voyait à nouveau évoluer au milieu de nobles aux langues bien pendues. De cette façon, les vampires du monde entier savaient que l’endroit avait été annexé. On ne venait pas sur leur territoire et il n’y avait pas de guerre des clans. Nuls n’osaient s’en prendre à Keziah, il était bien trop craint pour cela. Alors comment elle, frêle jeune fille, pouvait risquer de le mettre hors de lui alors que des vampires bien plus puissants et plus âgés ne le faisaient pas eux-mêmes ?

    Dans sa chambre, l’anglaise avait fermés la plupart des rideaux. Elle portait une robe simple vert foncé et s’était attaché les cheveux en un chignon serré. Son apparence reflétait parfaitement son état : sombre et triste. La porte s’ouvrit, mais la demoiselle ne leva pas les yeux du sol alors qu’elle sentit un poids se rajouter au sien sur le matelas faisant s’affaisser davantage le lit.


    ‘‘Qu’y a-t-il, tu parais bien soucieuse petite fille ?’’
    ‘‘Keziah, lorsque tu apparais je sais que tout est bien ainsi.’’


    Il sembla perdu, réfléchissant aux mots étranges de la jeune fille. Elle avait toujours un comportement différent de celui des autres. Mais il finit par l’allonger sur le lit, se posant sur le petit corps. Avec sa maîtresse, le vampire pouvait être violent comme à son habitude, mais il la surprenait aussi à savoir être doux.

    ‘‘Ne vas-tu pas me dire ce qui t’inquiète ?’’
    ‘‘Rien. Tout est bien ainsi…’’


    Elle se répétait, comme pour se convaincre elle-même de ses paroles. Jamais elle ne lui dirait. Ils passèrent les heures suivantes ensemble jusqu’à ce qu’il soit temps de chasser.


    {*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] Sanstitre8in

    Blythe aurait dû s’en douter. Elle aurait pu éviter tout ceci si elle avait été capable de penser à autre chose qu’à James. Il occupait chacune de ses réflexions et elle regrettait de ne pas être humaine et de ne pouvoir rêver de lui toute la nuit. Si seulement elle avait pris la peine d’écouter les murmures des esprits environnants plutôt que de se contenter des douces flatteries du duc déchu, sûrement les aurait-elle entendus rire de leur perte. Il était de notoriété publique que la chasseresse et le pacifiste étaient proches, les meilleurs amis du monde. Aussi n’était-il pas étonnant à ce qu’ils paraissent ensembles. Si seulement elle avait détachés ses yeux de ceux de son ami l’anglaise aurait pu voir que les nombreux regards posés sur eux n’avaient pas lieu d’être.

    Les bals masqués n’étaient décidemment jamais de bon augure pour la petite maîtresse.

    Pourtant, mis à part les regards lourds de sens des autres danseurs, la soirée avait merveilleusement bien commencée. James et elle avaient dansés, la robe blanche cousue de perles et les fines ailes en soie dans son dos s’harmoniant avec les teintes beiges de la tunique française et le crème de la culotte qui n’étaient pas sans rappeler les toilettes de Charlemagne Ier. Puis ils eurent nombres d’autres partenaires, mais aucun n’égalant leurs talents respectifs. C’était une magnifique soirée, une douce nuit d’automne typiquement russe qui annonçait un lendemain sublime. Il y avait un grand bal organisé, elle ne se souvenait plus en quel honneur, sans doute un quelconque évènement pris au hasard pour prouver à la cour Russe à quel point ils étaient de bonne fréquentation. Elle n’en avait cure en réalité, trop heureuse qu’elle était de danser à nouveau.


    ‘‘Puis-je ?’’

    Keziah avait interrompus les pas de danses de sa maîtresse et son cavalier du moment. A la question, qui n’en était pas véritablement une, le danseur s’écarta de sa partenaire afin que l’immortel prenne sa place. Il portait un costume qui rappelait étonnamment celui de James, mais les manches bouffantes de sa tunique se rapportaient à une époque de France plus récente. Les deux amants virevoltèrent quelques temps, Blythe le sourire aux lèvres. Et les mélodies se succédèrent. Plus rapides ou plus lentes, entrainantes ou intimes, elle les passait toutes dans les bras du vampire. Mais ses yeux cherchaient le regard d’un autre, jusqu’à ce que la voix grave et sensuelle de son partenaire ne s’élève au creux de son oreille.

    ‘‘Que cherches-tu petite fille ?’’

    Le ton employé donna des frissons à l’adolescente. Il était impérieux, mais aussi joueur, comme s’il connaissait déjà la réponse à sa propre question. Elle lui fit signe que tout allait bien et reprit ses recherches. Où Diable était James ? Il devait être là, il était toujours là. Mais pas ce soir.

    ‘‘Aurais-tu perdu ton ami ?’’

    Elle se raidit sans arrêter de tourner au son de la musique. Blythe fixa ses yeux verts dans le regard pénétrant de Keziah. Une panique s’empara d’elle. La jeune fille n’eut pas besoin de ses dons pour savoir que quelque chose était en train de se produire. Affolée, elle tenta de se calmer cependant qu’elle chercha dans l’esprit du chef de clan ce qui avait bien pu arriver à son ami. Des images monstrueuses s’imposèrent alors à elle. Tout ce qu’elle pouvait espérer fut que tout cela n’était que le fruit de l’imagination du jeune homme possessif. Elle demanda, horrifiée :

    ‘‘Qu’est-ce que tu as fait ?’’
    ‘‘Rien encore, je ne voulais pas que tu manques le spectacle.’’


    Ils s’arrêtèrent soudain de danser, au beau milieu de la piste perdus entre tous ces couples. Mais leur brusque halte ne sembla surprendre personne, et tous à présent lorgnaient la petite anglaise comme si elle était la chose la plus amusante de la soirée. Des vampires. Tous. Pas un seul humain n’avait, à vrai dire, été convié à la fête qui s’avérait être une mascarade dans tous les sens du terme.

    Oui, elle aurait définitivement dû s’en douter.


    ‘‘Tu as peut-être quelque chose à me dire ?’’

    L’attitude froide que Keziah lui manifestait n’était pas inconnue à la brunette, mais jamais elle n’avait eut aussi peur. Pas pour elle. Pour la première fois de son existence, Blythe se fichait éperdument de ce qui pourrait lui arrivait tant que James s’en sortait indemne. Elle l’aimait à ce point, et bien plus encore…Voyant qu’elle ne comptait pas répondre, le vampire resserra sa main sur le bras de la jeune Kingsley et l’entraina à travers la foule.

    Voilà comment elle s’était retrouvée maintenue par le brésilien face celui qui occupait toutes ses pensées. Le duc déchu avait été attaché à ce qui semblait être un mat, sur une sorte de piédestal. Le tout en bois. Les yeux écarquillés, l’anglaise regarda l’homme qu’elle aimait qui avait été sans aucun doute dû subir la violence de Keziah et d’autres vampires et qui se débattait maintenant pour se libérer du bûcher duquel il les dominait tous.


    ‘‘Alors ? Tu croyais pouvoir t’enfuir avec ce semblant d’homme ? Petite garce !’’

    La grande main du maître s’abattit sur la joue pâle. Elle ne dit rien.

    ‘‘Heureusement que Werner a cru bon de fouiller la chambre de notre invité. Il y a trouvé un journal fort intéressant qu’il s’est empressé de me rapporter.’’

    Il produisit un petit livre sous les yeux de la petite maîtresse. Les pages noircies de l’écriture hâtive et peu soignée de James étaient ponctuées de ‘C’est pour bientôt’ de ‘Je ne désespère pas’ et de ‘Nous partirons’… Enfin, en bas de page un ‘Je l’aime’ lui fit monter des larmes de sang aux yeux. Des larmes plus aussi pures qu’avant pour une adolescente plus aussi innocente qu’autrefois. Rien ne s’était jamais passé entre James et elle, et elle le regrettait maintenant. S’ils devaient mourir, l’anglaise aurait voulu que ce ne soit pas pour rien. Keziah, agacé par son silence, la frappa à nouveau et James lui hurla dessus. Dans un rictus mauvais, le chef de clan s’adressa au prisonnier :

    ‘‘Enfin, une parole, et du grand duc en personne. Tu étais moins éloquent lorsque nous t’avons hissé là-haut toute à l’heure.’’
    ‘‘Laissez la !’’
    ‘‘Tu n’es nullement en position de négocier. La seule raison pour laquelle tu as été autorisé à rester aussi longtemps fut ton côté amusant. Maintenant ta drôlerie muette, tu me sembles indigne de cette cour.’’
    ‘‘Et je la quitterai avec joie si je ne craignais pas pour elle. Brûlez moi vif si cela vous plaît, mais laissez la.’’
    ‘‘Elle est à moi tu entends ? Mais si cela peut te consoler, je suis sûr qu’elle appréciera ton sacrifice, n’est-ce pas petite fille ?’’


    Non. Blythe ne détachait pas son regard du noir profond des yeux de James. Elle s’était sacrifié pour quelqu’un qui n’en avait pas value la peine, pourquoi devait-il faire la même erreur ? Elle préférait encore se sacrifier elle-même une seconde fois. Lui, lui seul méritait que l’on meure pour lui. Et l’ordre tomba, la réalité implacable d’une mort que pour la première fois depuis quatre cents ans elle voulait empêcher.

    Cette soirée à bien des égards rappelait à la brunette la nuit de sa mort. C’était à un bal comme celui-ci. Pour quelqu’un d’autre comme ici. Cette fois encore, elle se débattit comme si sa vie en dépendait. Mais contrairement à cette rencontre funeste de 1132, ce n’était pas elle pour qui elle se débattait. C’était celui-ci, c’était ce sentiment pour lequel elle aurait aimé mourir la première fois. L’anglaise qui s’était à l’époque juré de ne jamais refaire les mêmes erreurs était désormais sûre de souhaiter les reproduire pour James. Elle criait, mais sa voix était impuissante et elle-même avait du mal à l’entendre à travers les pensées qui avaient fait irruption en masse dans sa tête. Cherchant l’esprit du bourreau, qui s’apprêtait à déclencher l’embrasement, elle se détacha du monde qui l’entourait.

    Cette léthargie avait quelque chose d’apaisant. Dans le flot de couleurs de la foule, l’immortelle avait souhaité que le monde demeure aussi gris que le matin de sa mort. Ici, tout était gris. Comme un néant, habité des ombres de créatures difformes. En observant plus attentivement, Blythe compris que chacune de ces ombres était une personne, humaine ou vampire. Ce Néant abritait toutes les portes des esprits, tout ce qu’elle avait à faire était de choisir celui dans lequel elle voulait se noyer. Tandis que les masses informes étaient d’un gris sale, l’une, face à elle, arborait une couleur d’encre. Le bourreau. Sans hésiter elle joignit son esprit au sien. Etourdie par cette étrange et inédite expérience, elle lâcha la torche qu’elle tenait dans la main…

    Le retour fut moins désagréable. Clignant plusieurs fois des yeux, elle eut l’impression de revêtir une toilette taillée pour elle après s’être démenée pour en porter une trop peu adaptée à sa silhouette. La jeune Kingsley leva les yeux à temps pour voir le bourreau sortir d’un état de semi-conscience. Surpris, Keziah avait relâchée son étreinte sur son bras, et la vampiresse s’en dégagea totalement pour monter sur le bûcher le plus rapidement possible et se jeta au cou de l’homme qui y était encore ligoté. Il faisait bien une tête de plus qu’elle, aussi devait elle se dresser sur la pointe des pieds pour ce faire. Le lâchant, elle se tourna face au clan et son chef, qu’elle regarda dans les yeux.


    ‘‘S’il y a quelqu’un ici qui mérite punition, c’est moi. Mais les crimes que j’ai commis ne justifient nullement la mise mort de quiconque. Cependant, si tu souhaites voir tuer l’un des notre ce soir, ce sera moi et personne d’autre.’’
    ‘‘Ils ne méritent pas la mort dis-tu ? Dis-moi, depuis quand trahir un bienfaiteur en projetant de le quitter après l’avoir dépouillé de ses richesses et de sa vie ne devrait être puni par une exécution ?’’
    ‘‘De quoi parles-tu ?’’
    ‘‘Ne fais pas l’innocente Blythe. Il se trouve que tu as oublié à qui tu avais affaire.’’
    ‘‘Alors laisse moi te rappeler à qui toi tu parles, Keziah. Sache que je n’ai nullement besoin de tes richesses puisque les miennes me suffiraient amplement pour encore quatre siècles s’il le fallait. Je n’ai rien à gagner à te trahir, encore moins à te tuer. Si tu as un tant soit peu d’affection, d’amitié pour moi, tu sauras ce qu’il en est.’’


    L’immortel réfléchit à ce qui donnait une telle détermination à sa jeune favorite. Quatre cents ans à ses côtés lui avaient grandement laissé le temps de la connaître. Il n’était peut-être qu’un monstre au regard de nombres de ses actes, mais il savait qu’il affectionnait la jeune femme. Pas comme l’on affectionne un amour, mais plutôt une amie. Une égale.

    ‘‘Tu serais prête à mourir pour cet excentrique ?’’
    ‘‘Je suis prête à le faire, même si tes raisons sont mauvaises.’’


    Déterminée, elle le défia du regard. Aucun des vampires du clan n’osa faire le moindre geste, le bourreau lui-même se tenait immobile cependant que James tentait vainement d’éteindre la flamme de sa torche de son souffle.

    ‘‘Qu’on le libère dans ce cas…’’
    ‘‘Mais maître !’’
    ‘‘Ah te voilà toi!’’


    L’immortel attrapa Werner par la gorge. Mais Blythe n’en avait cure : James avait la vie sauve. Ils descendirent tout deux du bûcher au moment où Keziah envoya valser l’allemand en direction de celui-ci.

    ‘‘Tu as donc montée cette histoire de toute pièce n’est-ce pas ? Répugnante créature, tu croyais te servir de moi ? J’ai promis une exécution à mes invités ce soir, mais il semblerait que nous manquions de volontaire. Il est normal que tu sois le sauveur du bal puisque tu en es l’instigateur !’’

    La chasseresse et le pacifiste entendirent les hurlements de supplication, de désespoir puis de douleur du condamné. Et plus rien. Le maître vampire se tourna vers eux et décréta :

    ‘‘Vous êtes bannis de cette cour. Vous quitterez la ville dans une heure, le temps pour vous faire vos malles. Aucun de vous n’est autorisé à revenir à Saint-Pétersbourg sous peine d’être considérés comme ennemis du clan.’’


    ~*{One Hour Later…}*~

    Un coche s’éloignait lentement de la belle ville de Saint-Pétersbourg. A bord, un homme et une femme tout deux de grande beauté se tenaient côte à côte, sans pour autant se frôler. Le véhicule était fort beau, et contenait lui-même quelques trésors amassé en plusieurs siècles. Les cassettes et les malles avaient été soigneusement rangées avant que finalement ils ne se mettent en route. Un pincement au cœur, Blythe se retourna une dernière fois sur une vie de plus qu’elle laissait derrière elle. Au loin se dressait une unique silhouette. Keziah.


    ¤Adieu, petite fille…¤

    Souriant enfin, la jeune fille murmura pour elle-même :

    ‘‘Jusqu’à notre prochaine rencontre.’’

    James la regarda et lui demanda ce qu’elle avait dit. La brunette secoua la tête tandis que son sourire s’agrandissait, serein. Finalement, elle aimait les bals masqués.


    {*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] Sanstitre9r

    Chère Elizabeth,

    Comment te portes-tu ? Cela ne fait qu’un mois que nous ne nous sommes vues mais ce fut l’un des mois les plus longs de mon existence. L’Angleterre me manque, nos discussions me manquent. J’ai tellement de choses à te dire, notre voyage se poursuit et chaque jour est une surprise de plus. Nous continuons, James et moi, à parcourir l’Europe comme nous le faisons depuis déjà quatre siècles et demi, te rends-tu comptes ? J’ai encore peine à croire que nous soyons si connus ici, mais c’est pourtant la vérité, nombres de nos semblables ont fait par de leur désir de nous offrir l’hospitalité pour quelques temps.

    J’ai fêtés mes huit cents quatre-vingt-cinq ans la semaine dernière. Comme le temps passe vite ! Me voilà âgée d’une éternité et j’ai l’impression de n’avoir encore rien vu, rien découvert. Ma longévité et mes relations passées avec Keziah Blackstones ont fait ma renommée, moi-même n’y étant pour rien. Les vampires ont beau mépriser les mortels, mais leurs critères de hiérarchisation sont tout aussi ridicules et simplistes. Mais après tout, nous ne sommes que des humains morts… Et toi, quelles nouvelles ? As-tu changé de travail à nouveau ou bien continues-tu encore quelques temps ? As-tu des nouvelles d’Alex ?

    Dans ma dernière lettre, je t’ai dit me trouver en Allemagne. Me voici en France où j’ai appris le surnom que les nôtres nous donnent à James et moi : le noble couple. Bien que je sois curieuse de savoir comment l’on a découvert que lui et moi avons vécu à la cour d’Angleterre à plusieurs siècles d’intervalles, je dois reconnaître que ce surnom m’amuse assez. Va savoir pourquoi cependant, l’on continue de nous demander si oui ou non nous sommes réellement un couple. Il est vrai que n’avons jamais mis cela au clair, mais à quoi bon ? Lui et moi savons ce qu’il en est, l’essentiel est là.

    Il me tarde de rentrer en Angleterre. Notre retour est prévu pour la fin du mois prochain, mais je doute que nous attendions jusque là. Nous comptons juste retourner quelques temps à Venise, nous y avons des choses à régler. Rien qui ne nécessite un mois là-bas à mon avis. A mon retour, tu seras la première au courant c’est une promesse.

    Amicalement
    Blythe A. Kingsley

    L’anglaise relu une dernière fois sa lettre. Elle n’avait jamais été douée pour l’écriture, mais sa missive lui paraissait correcte pour une fois. Elle l’enferma dans une enveloppe déjà marquée d’une adresse et la regarda quelques instants, sans réellement la voir.

    Le nord de la France avait quelque chose de très anglais, mais tellement étranger en même temps. Le vent était froid, plus qu’il n’aurait dû l’être en ce début Juin. La soirée était bien entamée, et l’obscurité environnante l’enveloppait doucement. Elle resserra les pans de sa veste brune et entoura un peu plus sa gorge de son foulard, plus par réflexe qu’autre chose. L’immortelle finit par se lever, épousseta l’arrière de son jean et descendit les marches sur lesquelles elle s’était installée pour écrire. Il y avait une poste au coin de la rue et y glissa sa lettre avant de rebrousser chemin tout en chantonnant pour elle-même.


    ‘‘Fleurageant les rhododendroves
    Gyraient et gamblaient dans les vabes
    Pour frimer vers les pétunioves
    Et les momes raths en grabe…’’


    Alors qu’elle remontait les mêmes marches qui lui avaient servies de siège, Blythe leva les yeux et vit que la porte était grande ouverte. Dans l’embrasure se tenait James, appuyé avec désinvolture contre le mur. Elle sourit et tout deux rentrèrent, refermant la porte sur le monde extérieur qui ne saurait rivaliser avec leur chez eux.


    {*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] Sanstitre10ag

    Le ciel gris donnait des airs de deuil à la ville. Dans le parc cependant, les oiseaux chantaient, le vent était doux et un couple riait aux éclats. Le printemps était là, et ce n’étaient pas le temps maussade qui empêcherait la Terre de tourner. Blythe et James faisaient une première promenade dans leur nouvelle ville. Underway. La ville des vampires disait-on. Après avoir parcourue l’Europe, visité chacun de ses pays dans le moindre détail, le noble couple avait décidé de changer d’air. Ils s’étaient fait une réputation, et comptaient parmi les immortels les plus connus qui soient. La petite demoiselle était même l’une des plus anciennes, avec Keziah et quelques autres.

    Mais si l’Europe serait toujours leur chez eux, l’Amérique les tentait depuis bien trop longtemps. S’ils avaient attendus jusque là, ce n’était pas pour rien. En réalité, si les opportunités de partir étaient nombreuses, le courage leur manquait. Le couple aimait bien trop leur vie sur le vieux continent pour partir à l’aventure de cette manière. Non pas qu’ils étaient devenus craintifs ou encore attachés à leur confort, mais ils avaient eut un assez impressionnant lot de surprise au long de leur vie, et ne souhaitaient pas tenter le Diable outre mesure. Seulement voilà, après plus d’une éternité et demie là bas, ils s’ennuyaient. C’est ainsi qu’au printemps 2010, l’Atlantique ne leur avait semblé tout à coup plus qu’un obstacle minime entre eux et une nouvelle vie.

    Bien sûr, ils avaient laissés des amis derrière eux. Elizabeth était encore à Londres, comme les meilleurs amis de James. Mais les deux immortels ne désespéraient pas d’un jour voir leurs camarades les rejoindre. La guerre. Voilà ce qui empêchait la plupart d’entre eux de se sentir libre de venir. La situation s’était considérablement tendue depuis que le frère McDowell avait fait son petit effet au gouvernement. Nul doute qu’il travaillait avec certaines des anciennes fréquentations de Blythe, à commencer par Keziah. Justement, l’anglaise avait appris de ses relations que ce dernier se trouvait à Underway. Il semblait également qu’il s’était entiché d’une petite russe des plus mignonnes. Cela avait fit doucement sourire la jeune fille.


    ¤J’espère que tu ne te moques pas de moi ?¤

    Les pensées de son compagnon amusèrent la jeune Kingsley. Elle fit signe que non de la tête, avant qu’ils ne s’installent tout deux sur un banc qui surplombait toute la ville. C’était définitivement un endroit fait pour elle. Tout était gris autour, seule la végétation apportait un brin de couleur dans le paysage monochrome. La brise s’intensifia, et Blythe sentit ses longs cheveux bruns voler au vent. Son trench coat, gris lui aussi, était entrouvert et laissait voir un ensemble jupe-chemisier typiquement sixties. James parlait de tout et de rien avec cet humour qui lui était propre. Souvent l’adolescente se demandait s’il se rendait compte à quel point il était amusant.

    C’était l’un des aspects qu’elle aimait chez lui. Il faisait ce qu’il voulait, il ne se rendait même pas compte des réactions qu’il provoquait la plupart du temps. Un esprit libre, sans soucis aucun. Lorsqu’elle-même était devenue vampire, elle avait perdue cette extravagance qui lui était propre. Mais depuis qu’il avait croisée sa route, l’anglais avait réussi à lui faire retrouver ses anciennes habitudes. Les affrontements et les chasses avaient beau faire rage dehors, eux étaient bien, et nul ne semblait se soucier de les voir participer aux évènements.

    La petite maîtresse était également beaucoup plus à l’aise avec son pouvoir. Sa télépathie ne lui posait plus de problème, les voix ne résonnaient plus dans ses moments de grande fatigue. Ce qui s’était produit lors du bal masqué de Saint-Pétersbourg n’avait été que les prémices d’une évolution de son don. Désormais, avec de l’entrainement, la demoiselle était capable d’investir l’esprit d’un autre plus ou moins longtemps selon sa nature, mais rarement plus de quelques minutes. Elle évitait simplement de le faire. La brunette ne savait que trop bien ce que l’on ressentait lorsque l’on était prisonnier de la volonté d’un autre.


    ‘‘Tu m’écoutes ?’’
    ‘‘Quoi ?’’


    James semblait partagé entre l’amusement et l’exaspération. Il avait tellement l’habitude qu’elle ne l’écoute pas tant elle perdue dans ces mondes fantastiques qu’elle seule semblait capable de créer qu’il décida que cela ne valait pas la peine de se plaindre. Il se contenta donc de répéter :

    ‘‘Je disais donc que tout ce gris devait certainement te changer de ces pays merveilleux que tu sembles si prompte à imaginer.’’
    ‘‘J’aime le gris…’’
    ‘‘Tu es vraiment une personne étrange. Tu veux m’épouser ?’’


    Blythe se mit à rire. C’était une plaisanterie entre eux qui durait depuis des décennies maintenant. Posant sa tête sur l’épaule de vampire, elle répondit en souriant :

    ‘‘Tu as perdue la tête !’’
    ‘‘Evidemment, c’est ce qui me permet de dire ça !’’


    Elle frappa gentiment le torse de l’anglais qui était celui qui riait à présent. Il insista :

    ‘‘Tu es sûre? Je suis un beau parti tu sais, après tout je suis duc…’’
    ‘‘Tu n’es duc de rien du tout. Tu es mort, alors comporte toi comme tel et laisse moi passer le reste de l’éternité avec toi paisiblement.’’


    Blythe avait répondu en se serrant davantage contre l’immortel, parodiant leur première conversation. James passa un bras autour de ses épaules et elle sourit davantage. Certes la guerre faisait rage, certes le monde allait mal.

    Mais eux étaient bien, c’était l’essentiel pour commencer le nouveau chapitre de leur vie à deux.
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Keziah W. Blackstones
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{*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] EmptyVen 30 Avr - 20:48

    Je ne peux dire qu'une seule chose. WHAW.
    J'adore ta façon d'écrire quoi. Donc encore une fois, Re-bienvenue.
    Tu es Validée (: I love you
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Haaaaan Merciiii!

*Bisouille Kezichou*

Je suis contente que ça te plaise Very Happy
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{*Le chemin c'est moi qui le trace... - Blythe Ann Kingsley [100%] EmptyVen 30 Avr - 21:24

J'aime, j'aime et j'aime toujours autant <3.

J'aime les petites allusions à "Alice au Pays des Merveilles" et j'aime ton histoire avec James, avec Keziah avec......

Bref, j'aime tout <3. Et j'ai hate de lire tes rps Wink !

Bisous et encore BIENVENUE surtout!!(même si bon, on est des anciennes ! ^^)
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Blythe A. Kingsley
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Et encore une fois merci à toi Angel!

Et oui, pour les allusions... Si encore yen avait que pour Alice! J'ai pas pu m'en empêcher, il a fallut que j'en fasse à tout va sur les films/livres que j'aimais Rolling Eyes
(Comme la chanson, j'suis trop fière xD)

J'ai hâte de RP! Donc tu vois, on est complémentaires Laughing
*Sort*
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Bon bien sûr, ce n'est pas une suprise, tu as une supppper fiche! :8: [/size]
Alors, bienvenue et bon jeu parmis nous
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